Bienvenue dans le dernier épisode de la réalité irréelle d’Israël dans un Moyen-Orient vicieux, instable et religieusement extrémiste.

 

Au nord, nous sommes les témoins de l’anarchie en Syrie, qui par intermittence déborde sur notre territoire : plus de 150 000 morts, une indifférence mondiale et des médecins syriens qui envoient leurs patients en Israël pour qu’ils puissent accéder à des traitements salvateurs.

A l’Est, nous faisons face aux extrémistes palestiniens manifestement capables de tuer nos soldats mais aussi nos adolescents civils. Encore plus loin à l’Est, nous avons les extrémistes de l’Etat Islamique, tellement brutaux que les autres groupes terroristes semblent être relativement modérés, avancent en Irak et menacent la Jordanie.

Non loin de là, il y a le régime iranien, dont le mépris pour Israël est notoire, qui exige 20 fois plus de centrifugeuses que le nombre de centrifugeuse que la communauté internationale magnanime veut bien lui accorder pour son programme nucléaire « pacifique ».

Et maintenant, au Sud, nous nous retrouvons entraînés dans un autre conflit majeur contre le Hamas, qui insiste, sans aucune raison valable, pour tirer des roquettes toujours plus au cœur d’Israël depuis une enclave dans laquelle il n’y a pas de présence militaire ou civile israélienne.

Nous en sommes toujours à la première journée de ce que l’armée israélienne a baptisé l’opération Bordure protectrice, et les futures réflexions internationales sont déjà prévisibles : puisque des gens meurent à Gaza et, au moment où j’écris ces mots, personne n’a été tué en Israël, clairement la réponse d’Israël est une réaction agressive et exagérée.

Cela devient lassant, conflit après conflit, mais il est nécessaire, néanmoins, d’exhorter les décideurs et les faiseurs d’opinion à l’étranger à faire juste un minimum d’effort, de regarder d’un peu plus près, d’exercer juste un brin d’honnêteté intellectuelle, et d’admettre qu’au final, s’il n’y avait pas de tirs de roquettes à partir de cette enclave non contestée, il n’y aurait pas de réponse israélienne et personne ne mourrait.

La triste réalité est qu’avant et après le retrait d’Israël de Gaza en 2005, les terroristes de l’enclave côtière lancent aveuglément des roquettes sur Israël, se réjouissent quand elles touchent des Israéliens et crient à l’injustice auprès de la communauté internationale quand Israël frappe en réponse et, par inadvertance, touche les civils de Gaza que les groupes terroristes ont mis en danger.

Que les Israéliens ne meurent pas en plus grand nombre n’a rien à voir avec le Hamas et autres groupes terroristes. Ils font leur maximum pour nous tuer. Ils ont assidûment fabriqué des armes de contrebande de sorte qu’ils détiennent maintenant des centaines de missiles qui peuvent atteindre Jérusalem, Tel Aviv et au-delà, tout en implorant la communauté internationale de mettre fin au blocus de sécurité israélien afin qu’ils puissent importer des engins encore plus puissants pour nous assassiner.

Nous ne mourons pas en plus grand nombre parce qu’Israël a maintenu ce blocus, avec un coût terrible pour sa réputation internationale, et parce que plutôt que de mettre ses citoyens en ligne de mire, comme le Hamas le fait pour obtenir la sympathie internationale, Israël a construit des systèmes d’alarme, des abris, des aires protégées et le système de défense antimissile le plus sophistiqué au monde, pour essayer de mettre son peuple en sécurité.

Gaza aurait pu prospérer après qu’Israël a arraché ses 8 000 civils de plus de 20 implantations de leurs maisons en 2005. Les Gazaouis auraient pu construire un îlot de démocratie. Les investissements auraient augmenté, comme cela a été le cas au début des années 1990, quand les Palestiniens expatriés, croyant qu’un meilleur temps était à portée de main, ont alimenté un bref boom immobilier.

Les plages dorées de Gaza auraient pu être un attrait touristique prometteur. Si la bande de Gaza était devenue une zone apparemment stable, Israël aurait même pu avoir suffisamment confiance pour tenter un retrait unilatéral similaire en Cisjordanie.

Mais l’hostilité contre Israël était si profonde que les Gazaouis n’ont pu même pas se retenir assez longtemps pour nous tromper et nous pousser à leur faire confiance. Les résidents des implantations et l’armée ont à peine eu le temps de partir que les résidents locaux ont détruit les serres abandonnées par les résidents – sabotant ainsi un potentiel économique. Les roquettes ont continué de voler.

Et en 2007, le Hamas, s’est ouvertement engagé à détruire Israël, a expulsé les forces relativement modérées du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et a pris le pouvoir.

La vérité, évidente et banale, est qu’il est facile de commencer une guerre mais qu’il est plus difficile de savoir quand elle va finir. Nous observerons l’évolution des événements avec inquiétude, maintenant que le recours à la force a pris son cours imprévisible. Ces derniers jours, on a vu les dirigeants israéliens chercher à ne pas se laisser entraîner dans une autre offensive majeure avec le Hamas – mais leur offre, leur appel au « calme pour le calme » a été ignoré. Nous nous préparons maintenant à des tirs de roquettes sur Tel-Aviv et Jérusalem, et nous nous tourmentons en pensant aux conséquences d’une offensive terrestre.

Les analystes avancent que le Hamas utilise une partie de son arsenal de roquettes car il n’a rien à perdre : maintenant qu’il a perdu le soutien de l’Egypte, maintenant qu’il ne peut obtenir de l’argent pour payer les salaires, maintenant qu’il se venge de la mort de plusieurs de ses agents terroristes décédés dans un tunnel qui s’est effondré sur eux après qu’Israël ait eu l’audace de l’attaquer, maintenant qu’il cherche à s’imposer comme la seule « résistance » crédible contre Israël…

Mais vraiment, encore une fois, pourquoi « résister » à un Israël qui n’a aucune présence dans la bande de Gaza, et qui a depuis longtemps compris la nécessité de rechercher un compromis avec les Palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie si seulement il peut être obtenu sans mettre en péril la propre existence d’Israël ? Pourquoi ? Parce que, pour le Hamas, l’hostilité envers l’existence même d’Israël l’emporte de loin sur tous les autres intérêts.