LA FRANCE RACISTE : OUI, LA PREUVE! LE SONDAGE DE LA COMMISSION NATIONALE DES DROITS DE L'HOMME

Source : lepoint.fr publié le vendredi 15 novembre 2013

à 22h 27

sur jmonde à 11h 08

Pour 65 % des Français,

le racisme est parfois justifié

Dans son rapport annuel, la Commission nationale consultative des droits de l'homme dresse un portrait du sentiment raciste en France.

"La France n'est pas raciste." Ils sont nombreux et de tous bords à l'affirmer, de Marine Le Pen à Jamel Debbouze. Dans un contexte de multiplication d'attaques qualifiées de racistes à l'encontre de Christiane Taubira, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a publié son rapport annuel sur le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie. Constat : le sentiment raciste est bien présent en France, et semble progresser.

D'après le sondage CSA réalisé fin 2012 dans le cadre de ce rapport, 7 % des Français se disent "plutôt racistes", 22 % d'entre eux "un peu racistes" et 25 % "pas très racistes". À l'opposé, 44 % des Français déclarent qu'ils ne sont "pas racistes du tout", en baisse de 5 % par rapport à 2011.

Par ailleurs, 65 % des sondés estiment que "certains comportements peuvent parfois justifier des réactions racistes". Ce chiffre est relativement constant depuis 2008, malgré une légère baisse en 2010 et 2011.

1 539 actes et menaces racistes en 2012

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 1 539 actes et menaces racistes, xénophobes et antisémites ont été recensés en 2012, soit une progression de 23 % par rapport à l'année précédente. Des chiffres qui correspondent à la perception du racisme qu'ont les Français. Pour 61 % d'entre eux, le racisme est "plutôt répandu", alors qu'il est "très répandu" pour 21 % des sondés. À l'inverse, 15 % des interrogés estiment qu'il est "plutôt rare" et 1 % qu'il est "très rare".

Cependant, alors que le sentiment raciste est perçu et reconnu par les Français, 60 % d'entre eux estiment que "ce sont avant tout les personnes d'origine étrangère qui ne se donnent pas les moyens de s'intégrer", contre 29 % qui ne sont pas d'accord avec cette affirmation.