Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Ils récitent des psaumes sur le Mont Zion. La plupart sont des juifs ultra-orthodoxes habillés tout en noir. Ils dénoncent la venue prochaine du pape au Cénacle, un lieu chrétien où il doit célébrer une messe, mais qui se trouve au-dessus d’un lieu sacré pour les juifs : le Tombeau du roi David.
Michel est parmi les manifestants. « Quand il y a un endroit de prière [chrétien, ndlr], un juif d'après sa religion, n'a plus le droit de prier là-bas. Si vous transformez l'endroit, que vous mettez des croix comme dans n'importe quelle église du monde, on ne peut plus approcher cet endroit, ni en-dessous, ni au-dessus, ni au milieu. »
Ce qui fait peur aux juifs ultra-religieux c’est que l’Eglise catholique pourrait bientôt récupèrer l’usage du Cénacle, qui est pour l’instant sous administration israélienne. Des négociations sont en cours avec l’Etat d’Israël. Pour Mahama Shaki, qui est venue prier elle aussi, pas question de partager l’endroit avec les chrétiens :
« Dieu l'a donné à qui, le territoire d'Israël ? Il l'a donné aux juifs ! Dieu nous l'a promis : "vous allez retourner et vous allez rester à Jérusalem 2000 ans. Nous on croit ce qui est écrit dans la Bible. »
La visite du pape François sur le Mont Zion le 26 mai s’annonce déjà sous haute tension.