POURQUOI LE FILM SUR LE MEURTRE SANGLANT D'ILAN HALIMI EST UN ECHEC
Source : actuj.com en ligne le 9 mai 2014
LLa bouleversante Zabou Breitman incarne la mère d'Ilan Halimi (Crédits Photo : Etienne George / AQParadis Films)a bouleversante Zabou Breitman incarne la mère d'Ilan Halimi (Crédits Photo : Etien2ne George / Paradis Films)
Faute de spectateurs, le film à la mémoire d’Ilan Halimi va quitter les salles.
Le succès est ironique. Il oublie le talent et consacre le public versatile. Pour le cinéma, la carrière d’une œuvre sur les écrans se décide dès le premier jour en salles ; au bout d’une semaine, un film dédaigné gagne l’obscurité. Ce sort est en passe de frapper « 24 jours : la vérité sur l’affaire Ilan Halimi ». Tristesse que cet oubli touche un film voulant préserver de l’oubli. Si la polémique Caron a suscité l’indignation numérique de la communauté juive, le film n’a pas été vu massivement. Dans le même temps, « Qu’est-ce qu’on a fait au bon D’ieu ? » engrangeait.
Appréhension
« 24 jours » est pourtant un thriller haletant, bénéficiant d’une interprétation remarquable. Pourquoi ce dédain ? L’appréhension de croiser dans les salles des spectateurs hostiles ? Pas seulement. L’aspect psychologique a indéniablement une lourde part ; crainte de pleurer, angoisse d’être traumatisé. Ces raisons dessinent une image inquiétante de la communauté juive, ne s’engageant pas dans un judaïsme d’affirmation mais se réfugiant dans des divertissements éphémères et des postures puériles. Or, toute douleur sans prise de conscience est vaine. Si être touché est à la portée de chaque être humain, agir n’est qu’à la portée des Menschs. Pleurer Ilan ou les enfants de Toulouse est stérile, il faut porter leur mémoire. Activement. Et être enfin une vraie communauté, engagée, plutôt qu’une somme d’individus indifférents. na donné aucun résultat.
Photo ; Zabou Breitman (mère d'Ilan Halimi dans le film d'Alexandre Arcady)
Crédit photo : Etienne Georges/Paradis Films