CLASH DANS LE GOUVERNEMENT ISRAELIEN : LE MINISTRE EXTRÊMISTE AVIGDOR LIEBERMAN CLAQUE LA PORTE
Source : radio-canada.ca avec l'AFP, l'Agence Reuters,
en ligne le lundi 7 juillet 2014 à 21h 42
sur JMONDE à 22H 10
Des fissures commencent à apparaître dans la coalition au pouvoir en Israël, alors que les tensions avec le Hamas à Gaza menacent de tourner au conflit généralisé.
Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères et chef du parti ultranationaliste Israël Beitenou (« Israël notre maison »), a annoncé lundi qu'il reprenait son indépendance vis-à-vis du parti Likoud du premier ministre Benyamin Nétanyahou, avec qui il formait une coalition parlementaire.
M. Lieberman et M. Nétanyahou ne s'entendent pas sur la réponse à apporter aux violences à Gaza, qui connaissent une recrudescence depuis les enlèvements meurtriers de trois adolescents israéliens et d'un adolescent palestinien.
Reconnu pour son franc-parler et son aversion pour les négociations de paix, M. Lieberman réclame le lancement d'une opération d'envergure contre le Hamas dans la bande de Gaza.
« Notre réalité quotidienne, c'est la présence de centaines de missiles détenus par une organisation terroriste qui peut décider de les utiliser à n'importe quel moment et c'est inacceptable », a affirmé M. Lieberman, appelant à la réoccupation de la bande de Gaza, d'où Israël s'est retiré en 2005.
À l'inverse, M. Nétanyahou croit qu'il faut garder « la tête froide » et éviter toute opération militaire intempestive. Il s'est engagé à « faire tout le nécessaire pour ramener la paix et la sécurité. »
Cette volonté de M. Lieberman de se distancier du parti du premier ministre pourrait être interprétée comme une stratégie électorale dans le but de courtiser les électeurs de la droite qui ont voté pour le Foyer juif, un autre parti ultranationaliste.
Malgré cette rupture, M. Lieberman assure qu'il restera au sein du gouvernement.
À Gaza, les affrontements entre Israël et le Hamas commencent à prendre des allures de guerre ouverte. Dans la nuit de dimanche à lundi, les frappes israéliennes ont causé la mort de huit combattants palestiniens. L'armée de l'État hébreu affirme avoir ciblé onze « sites terroristes et rampes de lancement de roquettes ». Il s'agit du bilan le plus meurtrier d'une attaque israélienne contre le groupe islamiste depuis novembre 2012.
Trois extrémistes juifs avouent
Sur les six jeunes extrémistes juifs qui ont été arrêtés dimanche, trois ont avoué être à l'origine du meurtre de Mohammed Abou Khoudaïr, un jeune Palestinien de 16 ans retrouvé mort la semaine dernière. Selon les premiers résultats d'autopsie, il aurait été brûlé vif. Sa mort a entraîné des affrontements entre manifestants palestiniens et forces policières à Jérusalem.
Le meurtre du jeune Palestinien est interprété par les Palestiniens comme un geste de représailles à l'enlèvement de trois jeunes Israéliens le 12 juin dernier, retrouvés morts en Cisjordanie.